PEUGEOT 204 CABRIOLET : AU BONHEUR DES BOOMERS

Héritier d’une longue tradition Peugeot et porteur d’une nouvelle ambition commerciale, le cabriolet 204 est un modèle simple, chic et raffiné destiné à charmer les jeunes automobilistes de la fin des années 60. Produite pendant seulement trois ans et demi, elle est aujourd’hui l’un des meilleurs choix pour qui veut voyager cheveux au vent, et sans “prise de tête”.

Texte et photos Hugues Chaussin

L’apparition de la 204 a créé une détonation dans la très conventionnelle maison Peugeot. Lors de sa mise sur le marché en 1965, cette voiture a en effet cumulé une somme de solutions techniques jamais employées par le constructeur français. A la fois compacte et habitable, elle est équipée d’un moteur transversal tout en alliage à arbre à cames en tête faisant corps avec la boîte de vitesses, d’un plancher plat, ainsi que de roues avant motrices et arrières indépendantes. Sa philosophie générale est celle imaginée par Alec Issigonis pour la Mini, mais appliquée à une berline. Comparé à une 404 dont nous n’allons pas égrener ici la fiche technique, c’est le choc des cultures ! Destinée à investir un segment automobile encore embryonnaire mais extrêmement prometteur, celui des familiales “6 CV”, la 204 s’adresse à une nouvelle clientèle, jeune, la première issue du “baby-boom”. Si les peugeotistes la boudent un peu au départ, les primo-accédants à la voiture neuve se précipitent en masse dans les garages pour passer commande de la plus moderne des voitures françaises. Comme toute bonne Peugeot qui se respecte, la 204 est également déclinée en cabriolet, mais aussi en coupé. La gestation de ces dérivés s’est faite à partir de 1963, en parallèle de celle de la berline. Alors que cette dernière a été le fruit du travail conjoint de Sergio Farina et de Paul Bouvot, chef du style Peugeot, la totalité du design des dérivés est l’œuvre du centre de style de La Garenne-Colombes, où furent autrefois assemblés les cabriolets et coupés 203 ainsi que la 403 décapotable. Après que cette unité a été laissée sur la touche au terme de l’étude de style des 404 coupé et cabriolet, nous pouvons y voir un juste retour des choses. Beaucoup trop coûteuses à fabriquer, les 203 et 403 de même catégorie n’avaient pas rencontré le succès attendu. Avec la 204, tout est mis en œuvre pour que le prix de vente soit le plus serré possible, soit à peine 15 % plus cher que la berline, contre 50 % pour les modèles cités juste avant. Cette ambition, qui vise à démocratiser les dérivés tel que le cabriolet, est le fruit d’une véritable étude de marché, laquelle a notamment fixé un prix à ne pas dépasser en fonction de la concurrence mais aussi des finances des potentiels acheteurs. Dans cette perspective, mais également pour marquer le plus possible la filiation avec la berline, l’avant de la 204 est conservé sans modification jusqu’à la baie de pare-brise. Sa calandre souriante fortement inspirée du concept-car Cadillac Brougham “Jacqueline” créé par Farina en 1959, réussit tellement à la 204 qu’il aurait été dommage de la retoucher. En revanche, les modifications sur le reste de la caisse sont très nombreuses.

Retrouvez l’intégralité de cet article dans Gazoline n°324

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