Unique alternative à une version R quelque peu incongrue, la plus humble finition Elegance du SUV allemand permet d’économiser près de 16 000 €, mais oblige à renoncer à plus de 80 ch. Un Touareg au rabais ? Pas vraiment.
Impossible a priori de confondre les deux seules versions de Volkswagen Touareg au catalogue français de la marque. Face à celle griffée du label sportif R, essayée fin 2023 à l’occasion d’un subtil restylage, l’Elegance, c’est le nom de sa finition, s’en distingue par un tarif inférieur de 15 800 €. En contrepartie, sa motorisation se contente de cumuler 381 ch et non 462, soit un déficit de 81 ch. Le couple combiné chute au passage de 700 à 600 Nm. Le standing risque d’en prendre un coup, c’est sûr.
En jugeant sur pièce, et pas uniquement d’après ce qu’indique la facture ou la fiche technique, les différences se font pourtant plus ténues. A l’extérieur, certains détails de carrosserie délaissent ici le noir brillant pour le chrome, tandis qu’à bord, les inserts décoratifs du mobilier préfèrent le bois à l’aluminium et le ciel de toit, le beige à l’anthracite. Bref, pas de quoi fouetter un chat.
Quant à la dotation, après un premier tour d’horizon de l’habitacle, elle n’apparaît pas franchement moins foisonnante. Climatisation quatre zones, instrumentation numérique de 12,3”, système multimédia tactile (un peu trop d’ailleurs) de 15”, affichage tête haute, chargeur à induction, toit panoramique ouvrant… Et tout cela avant le moindre recours aux options. Il doit y avoir un loup.
Sauf qu’après plus de 1 300 km d’essai, nous le cherchons toujours. A conduire comme à vivre, ce Touareg “de base” n’a vraiment rien à envier à son plus prétentieux frère de gamme. Une fois les fesses douillettement calées au creux des mêmes sièges cuir (et chauffants), l’onctuosité de la mécanique ne laisse nullement soupçonner la moindre perte de muscle. Caractéristiques mises à part, la chaîne de traction hybride rechargeable, imposée en France pour d’évidentes raisons fiscales, s’articule autour des mêmes organes vitaux d’une version à l’autre.
Qu’importe ce que démontrerait fatalement le chrono, l’association du V6 3.0 turbo essence et du moteur électrique via la boîte auto à 8 rapports prodigue donc toujours, dans une sonorité assez flatteuse, cet agréable sentiment de ne jamais manquer de ressource. Y compris à l’attaque des pentes de Haute Savoie, avec à bord, quatre personnes et des bagages jusqu’au toit, dont quelques paires de skis. Car pencher pour un Touareg plutôt qu’un autre n’a évidemment aucune incidence sur les aspects pratiques, favorisés par une habitabilité généreuse, une modularité incluant notamment une banquette coulissante sur 16 cm et un volume de coffre qui dépasse d’emblée les 600 litres.
A si bien imiter le fleuron de la gamme, cette plus modeste version consomme hélas presqu’autant dans le cas d’un usage défavorable à sa motorisation hybride rechargeable. En sachant que nous relevons certes, 12,3 l/100 km à l’ordinateur de bord, soit seulement quelques décilitres de moins qu’au volant du Touareg R, mais après 1 342 km, dont 90 % sur autoroute. Et plutôt sur la file de gauche de celle-ci, si vous voyez ce que je veux dire, en ayant pris soin de faire le plein des 17,9 kWh de la batterie (14,3 nets) qu’à deux petites reprises.
Dans l’idéal, le chargeur embarqué admettant jusqu’à 7,2 kW, deux bonnes heures à la borne adéquate permettront de circuler une petite quarantaine de kilomètres (ou une grosse trentaine en fonction des conditions) à l’électrique une fois à bon port (ou en station).
Le seul réel handicap de cette version eHybrid Elegance, c’est de ne pas disposer de l’amortissement pneumatique en série. Il est heureusement possible d’y remédier en échange d’un supplément de 1 920 €, soit une fraction des quasiment 16 000 € économisés. Garante d’un confort délicieusement moelleux, ladite suspension, capable de faire varier la garde au sol et assortie d’un arsenal d’aides à la conduite en tout-terrain, permet surtout d’enjamber quelques difficultés hors bitume. Et donc d’éviter les railleries de l’autochtone savoyard au volant de son Suzuki Jimny ou de sa Fiat Panda 20 ans d’âge. Ce n'est pas négligeable.
Il n’y a pas débat. Ce n’est pas parce que ce Touareg est moins cher qu’il est moins bien. Ce serait même justement le contraire.
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