CITROëN RELANCE L’IDéE DE LA VOITURE ESSENTIELLE

La pléthore d'équipements et de finitions, la multiplication à l'envi des modèles et dérivés, tout cela a peut-être vécu chez Citroën. L'interview donnée par son directeur général, Thierry Koskas, au magazine Autocar dessine grosso modo cet objectif de simplification qui ne peut être compris que dans la logique de groupe Stellantis qui ne gère pas moins de 14 marques. Et notamment DS, qui figure rappelons-le comme la proposition « premium » de Citroën.

Il faut donc relativiser la profession de foi de M. Koskas qui affirme : « Citroën doit être présent sur les segments B et C, car c'est le c?ur de la marque. » Une affirmation qui contredit « les petits ruisseaux font les grandes rivières » avec la multiplication des modèles à bon compte, car partageant la même base technique. Stellantis gérant aussi Peugeot, Fiat, Jeep, Opel peut parfaitement ajouter Citroën, mais il semble bien que c'est un autre rôle qui lui est assigné désormais.

En dépit de ses grandes qualités, la C5 X peine à trouver sa clientèle comme si elle était hors sujet dans la gamme Citroën.

Des modèles d'accès comme la C1, naguère partagée avec Peugeot et Toyota, ou la C5X de (trop) haut de gamme ne seront pas renouvelés pour se recentrer sur un triumvirat composé de C3, C4 et C5. Cette dernière conservera le privilège de la version Aircross et, pour être complet, la super minicitadine Ami, conduisible sans permis et limitée à 45 km/h, pourrait perdurer. Ces deux-là formeront les extrémités de l'offre. Une démarche qui rappelle celle de la voiture essentielle, ne cultivant pas forcément le minimalisme comme l'ancêtre la 2 CV.

« Juste assez de tout »

L'idée piquante du Cactus vient de ce concept de 2007

Elle répond plutôt à un slogan « juste assez de tout », résumant les concepts C-Cactus de 2007 et plus récent de la Citroën Oli en 2022. Le directeur de Citroën en 2012, Frédéric Banzet, confiait déjà au Point cette approche rationnelle, vers des véhicules « plus simples, pas surchargés d'équipements ». Cette évolution attendue n'a jamais abouti jusqu'à hier pour fournir enfin une réplique valable à Dacia, le low cost de Renault.

Mais Citroën réfute cette approche minimaliste aujourd'hui, d'ailleurs abandonnée sur ses derniers modèles par Dacia lui-même. Il préfère une proposition homogène de gamme avec des modèles attendus à leur place, avec un ciblage précis des équipements allant à l'essentiel sans enfler du superflu dont nous abreuvent beaucoup de marques. Citroën laissera cela à DS naturellement ou à Peugeot, Opel, Lancia ou Alfa Roméo.

Le concept Oli de 2022 jette les bases d'une voiture allant droit au but des attentes du client qui débouche sur la nouvelle C3

Ainsi, selon M. Koskas, Citroën ne renouvellera pas la C5 X, actuel haut de gamme, qui ne s'est vendue qu'à 120 000 unités en première année de commercialisation en 2023, là où Skoda a écoulé 160 000 Octavia. Spécialité du constructeur tchèque, les grandes berlines et breaks sont siphonnés par ses modèles, ne laissant guère de place à la concurrence.

En revanche, le Citroën nouveau est déjà arrivé avec l'étonnante C3 qui n'a plus rien de commun avec la précédente version. Celle-ci, déjà essayée par Le Point, n'apparaît surtout pas comme une voiture au rabais et pourtant les prix de la déjà convaincante version thermique commencent à 14 990 euros et à 19 300 euros bonus déduit pour la version électrique à 320 km d'autonomie.

Et cela en attendant une version plus urbaine à moins de 16 000 euros pour 200 km d'autonomie. Pour la première fois, Dacia voit se dresser un concurrent direct sur sa route qui a eu recours à certaines de ses recettes : la nouvelle C3 est assemblée en Slovaquie, utilise 30 % de pièces en moins par rapport au modèle qu'elle remplace et passe donc 25 % moins de temps sur la ligne de montage. Une excellente façon d'aller au nécessaire sans se priver. On attend avec impatience la suite.

2024-06-12T04:57:24Z dg43tfdfdgfd