CITROEN C3 AIRCROSS : ON EST MONTé à BORD DU SUV éLECTRIQUE LE PLUS ABORDABLE

La C3 Aircross peut recevoir un coffre de toit, lorsque vous voyagez à 7.

Etienne Rovillé

Alors que de nombreux constructeurs souhaitent opérer une montée en gamme, Stellantis a octroyé à Citroën le rôle de marque « low cost » dans le groupe, avec l’idée de venir s’attaquer frontalement à la championne du genre, Dacia. Les puristes regretteront de voir cette marque au passé si glorieux, fait de choix technologiques forts, prendre une telle position, mais il était indispensable pour le groupe d’envoyer une de ses 14 marques au charbon.

Alors que la C5 X va disparaitre du catalogue afin de recentrer la marque sur les segments les plus populaires, arrive donc, dans le sillage de la nouvelle Citroën C3 et de sa version électrique ë-C3, de 4,01 mètres, la version Aircross de 4,39 mètres. Elle vient ainsi se placer sur un des segments les plus importants en Europe, celui des B-SUV et non sans certains arguments, outre ses tarifs voulus abordables. Le modèle viendra concurrencer le Dacia Duster, mais également le Renault Symbioz, la Kia EV3 ou sa cousine directe, l’Opel Frontera.

Le C3 Aircross est l'un des SUV les plus abordable du marché.

Etienne Rovillé

La fonction crée la forme

En changeant de génération, la Citroën C3 Aircross gagne 23 cm, laissant loin derrière un modèle qui était par ailleurs très sympathique. Le style évolue sans doute encore plus, en se débarrassant des douces courbes du modèle sortant pour reprendre le langage de style initié par le concept-car Oli.

La face avant reprend celle de la citadine C3, avec qui elle partage sa plateforme Smart Car. Nous retrouvons les feux en forme de C reliés par un bandeau noir en plastique de moyenne qualité sur lequel apparaissent des chevrons qui se rejoignent au centre, sur le nouveau logo de Citroën. Nous retrouvons ces chevrons sur la grille d’aération en partie basse du bouclier, qui change légèrement de la C3 pour un style plus baroudeur, mais toujours avec des plastiques de qualité moyenne, sans que ça n’ait rien de choquant.

Le modèle se donne des airs de baroudeur avec des ailes élargies et un faux sabot de protection en couleur contrastante.

Etienne Rovillé

Le style général propose des traits marqués, du relief et l’aspect robuste actuellement à la mode, mais atténué par quelques galbes pour alléger visuellement l’ensemble. De profil, le modèle est relativement long, d’abord via son empattement allongé à 2,67 mètres, puis avec cette longue ligne de toit qui débouche sur une partie arrière très verticale. Les proportions sont agréables avec un capot de bonne taille et une allure élancée qui pourrait presque faire penser à un break.

De profil, les proportions sont équilibrés, avec un petit style de break.

Etienne Rovillé

Petit bémol, cela dit, pour les barres de toit qui n’ont aucune fonction pratique, mais exclusivement esthétique. Sur l’ensemble de la voiture, il sera possible d’acheter, en concession, des clips de couleur contrastant afin de personnaliser sa voiture, en plus de l’option de peinture bi-ton avec un toit blanc ou noir.

Seul ce petit clips peut changer de couleur, pas de quoi réellement personnaliser sa voiture.

Etienne Rovillé

La partie arrière répond à la face avant, avec des feux en forme de C, un bandeau en plastique noir qui rejoint le logo au centre ainsi que le graphisme des chevrons dans le bas de bouclier. Le hayon arrière, joliment sculpté, est particulièrement vertical dans l’optique de libérer un bel espace intérieur pour 7 personnes.

L'arrière est particulièrement sculpté et reçoit des feux en forme de C.

Etienne Rovillé

Est-ce un 7 places ou un 5+2 ?

Dans l’habitacle, peu de surprise quant à la qualité des matériaux. Afin de maintenir un tarif accessible, 19 400 € en finition You de base, en version thermique 100 ch, le C3 Aircross fait la part belle aux plastiques durs, que ce soit sur la planche de bord, la console centrale ou les panneaux de portes avant et arrière. Les accoudoirs des portes sont recouverts de similicuir, tout de même, et reçoivent de petits labels invitant à la joie de vivre (be cool, have fun, etc.)

Soyez heureux en Citroën !

Etienne Rovillé

Il n’y a là rien de bien choquant, personne ne s’en plaint sur une Dacia Duster. Bien au contraire, la clientèle est ravie de pouvoir s’offrir un véhicule de cette taille (4,34 mètres pour le Duster) à un prix défiant toute concurrence.

La planche de bord est entièrement reprise de la petite C3, avec des lignes très horizontales sur lesquelles trônent un petit volant ovale ainsi qu’un écran multimédia de 10,25 pouces.

Gros point positif, Citroën préserve des commandes physiques pour la climatisation et n’oblige pas à passer par l’écran, dont le système ne semble pas des plus réactifs. Enfin, bon point pour les matériaux de la planche de bord, à ce niveau de prix nous aurions pu nous attendre à quelque chose de moins valorisant. Ici, nous trouvons du tissu sur la partie inférieure, plus agréable à l’œil et au toucher que l’excès de plastique dur.

Un tissus prend place sur la partie basse du tableau de bord.

Etienne Rovillé

La nouvelle Citroën C3 Aircross prend soin des affaires des passagers avec de 460 litres en configuration 5 places. En rabattant la banquette arrière 60/40, offrant un plancher quasiment plat, ce sont alors jusqu’à 1600 litres qui s’offrent à nous. La déclinaison à 7 places se contente de 330 litres si les sièges sont abaissés et de seulement 40 litres s’ils sont dressés. Mais dans ce cas, l’accès est tellement fin que l’on ne peut en réalité rien y mettre. Enfin, le constructeur aux chevrons prend soin des occupants dans l’habitacle en disséminant de nombreux espaces de rangement supplémentaires.

Du côté de l’espace à bord, les passagers avant sont bien lotis, avec un espace suffisant et des sièges agréables de prime abord mais qu’il conviendra de tester sur longs trajets. Ceux de la finition Max (seul niveau de finition exposé lors de cette présentation), nommés Advanced Comfort, reçoivent des mousses plus moelleuses mais uniquement sur les parties matelassées, le haut de dos et les épaules n’ayant pas le droit à ce confort.

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Au rang deux, l’espace est très convaincant, dans toutes les directions (garde au toit, espace aux jambes et aux coudes), même pour les grands gabarits, si ce n’est les genoux un peu trop remontés. Notons tout de même la structure du siège avant peu protégée qui n’est pas très agréable pour les tibias.

En déclinaison 7 places, l'espace aux genoux est diminué de 6,5 cm, mais demeure correct.

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Concernant le rang trois, Citroën annonce le plus long empattement de la catégorie et affirme que le modèle offre « une bonne habitabilité aux occupants de la troisième rangée ». Dans les faits, comme nous nous y attendions pour un véhicule de cette taille, les sièges escamotables serviront à vous sauver la mise sur courte distance, mais ne permettront pas réellement de voyager sereinement.

L'espace dédié aux passagers du rang trois n'est pas spécialement généreux.

Etienne Rovillé

Premièrement, afin de libérer de l’espace à cette troisième rangée, les sièges du rang 2, non coulissant, ont été rapprochés de 6,5 cm des sièges avant, supprimant considérablement de l’espace aux genoux, qui passe de généreux à moyen. Quant au rang trois, même si leur accès se veut facilité par un siège du rang 2 escamotable, il faudra faire preuve d’agilité. Pire, l’espace aux jambes est vraiment réduit, les genoux très remontés et l’espace aux épaules inexistant. L’impression de confinement devrait faire fuir toute personne de plus de 1,40 mètre.

Le siège escamotable rend l'accès au rang 3 plus simple, mais pas facile pour autant.

Etienne Rovillé

Concernant la version 7 places, par ailleurs, il y a quelques restrictions. En raison de la batterie qui prend de la place dans le plancher, il est impossible d’opter pour cette configuration sur la déclinaison 100 % électrique, sans compter que la plateforme n’est pas capable de supporter tant de poids sur le train arrière. Il faudra donc se tourner vers la version thermique ou hybride et se délester de 850 € supplémentaires.

Infodivertissement : service minimum

L’écran de 10,25 pouces de l’infodivertissement n’apparait que sur la déclinaison haut de gamme Max, en entrée de gamme You, il faudra se contenter d’un « Dock hi-fi » qui permet de relier son téléphone à la voiture. Afin de profiter du téléphone, de la radio ou encore de la navigation et du streaming, il faudra alors passer par une application dédiée.

L'écran de 10,25 pouces offre le strict minimum.

Etienne Rovillé

L’écran, pour sa part, fait preuve d’un contraste un peu juste et se contente du minimum, avec la navigation, la radio/média ainsi que le téléphone. C’est tout. Heureusement, le système accepte la connection à Apple CarPlay et Android Auto sans fil. D’ailleurs, pour recharger son smartphone, un chargeur par induction d’une puissance de 15W intégré dans la console centrale.

Les données essentielles à la conduite sont affichées sur un petit écran horizontal à la base du pare-brise, nommé Citroën Head-up Display. Celui-ci prend la place de l’ancien combiné d’instrumentation plus conventionnel, mais semble tout à fait lisible et pratique.

Le bandeau d'instrumentation est bien placé et parfaitement lisible.

Etienne Rovillé

Motorisations et autonomie

Aucune surprise de ce côté-là, la rationalisation bat son plein chez Stellantis et nous retrouvons des moteurs désormais bien connus. D’un côté, Citroën propose un thermique de 100 ch et l’hybride doux de 136 ch que l’on retrouve sous de nombreux capots du groupe (Peugeot 208, Jeep Avenger, …), qui prend la forme du 1,2 litre PureTech micro-hybrid de 48V. Il faudra alors avoir une confiance presque aveugle tant les problèmes autour du 1,2 litre, sous toutes ses formes, défraient la chronique, bien que le groupe déclare avoir largement retravaillé ce dernier et fixer les problèmes.

La version électrique vient avec 113 ch et une petite batterie de 44 kWh qui lui autorisera un cercle d'action de 320 km WLTP.

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De l’autre côté, le SUV est proposé avec une motorisation 100 % électrique de 113 ch et 120 Nm, situé sur le train avant, promettant une autonomie de 320 km WLTP grâce à sa batterie LFP de 44 kWh. Pour la recharge, il faudra tabler sur un chargeur de 7,4 kW de série (11 kW en option), tandis que la charge rapide DC d’une puissance de 100 kW permettra de faire remonter la batterie de 10 à 80 % en 26 minutes. Courant 2025, une version électrique équipée d’une nouvelle batterie permettra de parcourir jusqu’à 400 km en une seule charge.

Concurrence et tarif

En entrée de gamme avec le moteur de 100 ch, le C3 Aircross sera proposé au tarif de 19 400 €, avec le moteur hyrbide de 136 ch à partir de 25 500 €, et ce sera à partir de 27 400 € pour la version électrique, avant bonus écologique. Cela la place avant tout en concurrence avec le Dacia Duster (4,34 mètres), qui débute à 19 690 € avec la motorisation GPL de 100 ch et 23 400 € avec le TCE 130 mild hybrid. Le Duster ne propose pas de motorisation 100 % électrique, mais un full hybride de 145 ch, à partir de 26 000 €. Enfin, il convient d’ajouter 850 € à ces tarifs pour s’offrir les 7 places.

Les tarifs sont très décents, mais il conviendra de prendre le volant du modèle avant d'en juger définitivement.

Etienne Rovillé

Un autre concurrent français serait le Renault Symbioz (4,41 mètres), qui ne propose qu’un seul moteur hybride de 145 ch. Il vient cependant avec une banquette coulissante sur 16 cm permettant de 492 à 624 litres de volume de chargement ou le Duster se contente de 472 litres (12 litres de plus que la Citroën).

La concurrence la plus directe sera interne, avec l’Opel Frontera qui partage tout ou presque avec le C3 Aircross, la plateforme, les moteurs, le volume de chargement, etc.

Du côté de l’électrique, nous pourrions citer la Kia EV3, mais celle-ci se vendra à des tarifs bien supérieurs, qu’elle justifie largement pour des technologies plus avancées, un moteur plus puissant (204 ch) et une autonomie allant jusqu’à 600 km WLTP.

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