PREMIèRE HISTORIQUE POUR LES VOITURES éLECTRIQUES EN NORVèGE

Paradis des véhicules zéro émission, la Norvège vient de franchir une nouvelle étape importante en matière d'électrification.

Les derniers kilomètres sont toujours les plus difficiles. Si la part des véhicules électriques dans les ventes de voitures neuves atteint un impressionnant 86,8 % depuis le début de l'année en Norvège selon les chiffres de l'OFV (l'organisme national qui recense les immatriculations), il ne sera pas aisé de respecter l'objectif que s'était fixé le royaume du Nord. Lequel était, précisons-le pour ceux qui l'ignorent, que toutes les voitures vendues en 2025 soient 100 % électrique, toutes sans exception. Qu'à cela ne tienne, aucun autre pays dans le monde ne peut se targuer d'un tel score. Si, au détour d'un récent voyage dans ce pays scandinave, vous vous êtes fait la remarque que les modèles à pile pullulaient dans les rues, ce n'était pas qu'une impression...

Plus d'1/4 du parc automobile roulant carbure à l'électricité

C'est que, toujours selon les données partagées par l'OFV, la part des voitures électriques ne cesse de grimper, au point qu'elles sont désormais plus répandues en nombre que les modèles à essence. On ne parle pas que des voitures neuves mais bien de toutes les voitures en circulation dans le pays, si, si ! Sur les 2 872 652 véhicules recensés en Norvège, 754 303 sont zéro émission. Cela représente plus d'un modèle sur 4, 26,26 % pour être très précis. Pour les voitures à essence, cela donne 753 905 immatriculations et 26,24 %. La différence n'est pas saisissante mais néanmoins symbolique. A noter que les modèles diesel sont encore assez nettement devant en part de marché avec 34,8 % et près d'un million d'unités au total. Etant donné néanmoins le succès qu'ont les électriques en neuf, nous ne devrions pas attendre bien longtemps avant que le parc de voitures particulières soit dominé par les voitures électriques. Selon les prévisions de l'OFV, cela devrait arriver en 2026.

A titre de comparaison, les électriques ont représenté bien moins d'une vente de voitures neuves sur 5 en France sur le même exercice (16,8 %). Et si nous ne disposons pas encore des données pour l'année 2024, les dernières données publiées par le ministère de la Transition écologique nous permettent d'ores et déjà de l'assurer : il est illusoire d'imaginer un renversement semblable à ce qui se passe en Norvège avant bien plus longtemps. Au 1er janvier 2023, sur les 38,9 millions de véhicules en circulation en France (un parc ainsi certes 13 fois plus grand), 1,5 % étaient des modèles zéro émission. Chez nous aussi, les voitures diesel mènent la danse avec 53,4 % de part de marché, les essence suivant avec 43,4 %, les dernières énergies (dont l'électricité) se partageant les miettes restantes.  

La Norvège, un exemple à suivre

Le cabinet d'études JATO s'était penché sur la question du succès des électriques en Norvège dans un récent dossier. Si la domination de cette motorisation est telle dans ce pays, c'est encore une fois une question de subventions. Dans un pays où les voitures sont traditionnellement très lourdement taxées, le gouvernement a pris la décision de supprimer les taxes douanières pour les véhicules zéro émission dès les années 1990, ce qui a fait que leur adoption a été précoce. La suppression de la TVA sur ces modèles en 2001 a enfoncé le clou. A cela s'est ajouté un certain nombre de mesures toutes très utiles pour convaincre les Norvégiens : parking gratuit, accès aux voies de bus, pas de frais à payer sur les routes à péages, etc. Autant de choses que la France ne propose pas. 

Le retour de la TVA en 2023 entre autres mesures adoptées par le gouvernement a freiné quelque peu l'électrification dans son élan. Mais pas trop non plus puisque, dans le même temps, les constructeurs se sont livrés à une guerre des prix, Tesla notamment, ce qui a permis au marché électrique de plus que sauver les meubles et même battre de nouveaux records. Ce que montrent l'exemple de la Norvège et de l'Allemagne, c'est que pour parvenir à leur objectif de 2035, les pouvoirs publics européens vont devoir inciter (et pourquoi pas mettre la main à la poche eux-mêmes ?) les pays membres de l'Union européenne à adopter une politique d'aide pour encourager l'électrification du marché.  

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