VOITURE éLECTRIQUE : ET SI L’ON POUVAIT RECHARGER LA BATTERIE EN ROULANT ?

C’est une première mondiale, la France expérimente une technologie de recharge par induction sur autoroute pour permettre aux véhicules électriques de faire le plein d’électricité tout en roulant.

Au lieu de passer 20 à 30 minutes sur une aire d'autoroute pour recharger son véhicule électrique, il sera bientôt possible de “faire le plein” juste en roulant. Trop beau pour être vrai ? Certes, il ne s’agit pour l’instant que d’une expérimentation, mais elle va bientôt être déployée à grande échelle. Vinci Autoroutes et l'Université Gustave Eiffel de Nantes vont ainsi déployer deux tronçons d'autoroute électrique rechargeable pour poids lourds et voitures de 2 km chacun sur l'A10, dans le sens Paris - province, en amont de la barrière de péage de Saint-Arnoult-en-Yvelines. Les travaux débuteront au mois de novembre prochain, et les essais en conditions réelles seront lancés au début de l’année 2025, pour une durée d’un an.

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Recharger des véhicules électriques sans chargeur

L’explication technique derrière ce petit miracle ? Les batteries des véhicules électriques prototypes de Vinci pourront se recharger à mesure qu’ils roulent grâce à la technologie dite par induction ou par rail conductif d’alimentation au sol. De grosses bobines magnétiques (1,5 mètre de long pour 1 mètre de large) seront intégrées sous la route, à 10 centimètres de la surface, et plus particulièrement sous la voie la plus à droite, et seront alimentées par plusieurs armoires et relais électriques en bord de chaussée. Ces bobines seront ainsi captées par des récepteurs installés dans les châssis des véhicules électriques. Le passage du courant fonctionne sur le même principe qu’une plaque à induction : un transfert d’énergie s’opère alors au moment du passage des véhicules au-dessus des plaques qui se rechargeront en roulant jusqu’à une puissance de 250 kW. Les camions, les bus, les véhicules utilitaires et les petites voitures électriques testés seront mêlés à la circulation générale, «mais personne ne verra rien, les installations ne seront ni visibles ni dangereuses pour les autres automobilistes», explique Vinci à Capital, ajoutant que «la sécurité de tous est primordiale». Comprenez donc que les chargeurs sous terre ne s'activeront qu'avec les véhicules compatibles.

S’affranchir des imposantes batteries

A plus long terme, l’objectif est de permettre aux véhicules électriques de ne plus avoir à s'arrêter pour se recharger aux bornes. Mais la priorité est aussi donnée à la «réduction considérable de la taille des batteries des véhicules électriques, et plus particulièrement celles des poids lourds, en atténuant les contraintes liées à leur autonomie limitée et aux besoins de recharges régulières», insiste l’entreprise. À terme, bien sûr, ce service de recharge par induction devrait être facturé par les énergéticiens.

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Cette expérimentation sur les autoroutes a été rendue possible après des tests de simulation en laboratoire lancés en septembre 2023. Le budget total du projet s’élève à 26 millions d’euros pour trois ans. Un rapport sera envoyé au ministère des Transports à l’issue du projet qui devrait s'achèver en 2026.

Fin de la galère de la recharge à l’horizon pour les propriétaires de véhicule électrique ? Ne sautez pas trop vite au plafond, car beaucoup de questions subsistent. Par exemple, la chaussée pourra-t-elle supporter ces transformations et le passage de véhicules avec des milliers de bobines glissées sous le bitume ? Vinci assure que les tests donneront toutes les réponses pour ce qui est des bénéfices et des inconvénients que peuvent engendrer une autoroute électrique. Autre question que l’on peut légitimement se poser : ces portions d’autoroutes avec recharge par induction coûteront-elles plus chères aux automobilistes ? Le sujet des prix des péages n’est pas du tout à l’ordre du jour nous affirme l’entreprise, priorisant les résultats des tests mécaniques et d’exploitation.

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