UNE FERRARI éLECTRIQUE DOIT-ELLE INéVITABLEMENT FAIRE LE SON D’UN V8 ?

La signature sonore a toujours été très importante dans le segment du luxe. Mais est-ce que cela ne va pas desservir les voitures électriques des constructeurs comme Ferrari ?

Ferrari lancera sa première voiture électrique en 2025. Les puristes auront beau crié au scandale, le modèle est bel et bien en cours de développement à Maranello. Après avoir marqué l’industrie automobile du luxe avec des modèles à moteurs thermiques puissants et mélodieux, le constructeur italien se prépare à entrer dans l’ère du 100 % électrique. La marque s’est engagée à préserver ce qui fait l’ADN de la marque : le plaisir de conduite et l’émotion.

Les informations sur ce futur modèle restent rares, mais Benedetto Vigna, PDG de Ferrari, a insisté sur le fait que les futurs modèles électriques de la marque ne seront pas silencieux. Ils intégreront des signatures sonores spécifiques, notamment une imitation du son d’un moteur V8. Une vidéo publiée sur le compte Youtube Acriore le 8 septembre permet de découvrir le possible ronronnement du premier modèle électrique Ferrari.

Ne vous fiez pas à l’allure du véhicule de test

Le prototype est caché sous une carrosserie mêlant des éléments de différents modèles de Ferrari et de Maserati. Ce mulet ne définit en rien le design final du modèle, il sert uniquement à effectuer des tests routiers de la motorisation embarquée. Deux détails révèlent assez vite le pot aux roses : les fausses sorties d’échappement particulièrement mal ajustées et l’autocollant jaune haute tension confirment qu’il s’agit bien d’un véhicule électrique.

Pourtant, à écouter le modèle passer au ralenti à côté de ce car-spotteur (amateurs de voitures qui filment ou photographient celles croisées dans la rue), le son apparaît assez crédible pour être un moteur thermique. C’est à la fois intriguant et prometteur, car la voiture semble vraiment résonner comme pourraient le faire certaines Ferrari.

Une signature sonore qui fait toujours débat

Trois clans s’affrontent sur cette question : les constructeurs qui ne proposent aucun son spécifique (à l’exception du son obligatoire pour les vitesses inférieures à 30 km/h pour les piétons), ceux qui travaillent des sons volontairement éloignés de l’univers des moteurs thermiques (comme BMW), et enfin ceux qui ont choisi de singer le thermique, avec plus ou moins de réussite.

La question de la signature sonore crée un véritable débat au sein de la communauté des conducteurs de voitures électriques. Beaucoup ne comprennent pas l’intérêt de transformer une voiture silencieuse en un modèle (plus ou moins) bruyant. D’autres sont contents de pouvoir « rouler à l’oreille », comme dans le passé. Ces éléments sonores ne sont pour l’heure qu’une option activable et non pas un son imposé à tous les conducteurs. Il faudra voir ce que Ferrari choisit de faire avec sa première voiture électrique, qui sait quelle surprise pourrait nous réserver la marque italienne. Ferrari pourrait très bien être le premier constructeur à rendre obligatoire cette sonorité spécifique pour ne pas rompre avec la tradition de la marque.

Plusieurs modèles ont décidé de jouer avec la nostalgie des moteurs thermiques : Abarth 500e, Hyundai Ioniq 5N, Dodge charger électrique et même le Ford Mustang Mach-e peut nous rappeler un peu le son d’un V8 si le conducteur le souhaite. Ce que Ferrari développe semble un peu s’approcher de ce Stellantis veut proposer sur la Dodge, une solution qui va un peu plus loin qu’un simple haut-parleur qui diffuse un son.

Il faudra encore patienter quelques mois pour en avoir le cœur net. Ferrari intrigue beaucoup avec son projet de modèle électrique, mais la question qui risque rapidement de se poser est : y a-t-il une clientèle pour une Ferrari 100 % électrique ?   

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