ON A ESSAYé (ET ADORé) LE FORD RANGER RAPTOR V6 : LE PICK-UP QUI ROULE SUR LA BIEN-PENSANCE !

Il y a des voitures qui marquent, et puis il y a celles qui bouleversent. Le Ford Ranger Raptor V6 appartient sans conteste à cette seconde catégorie. Plus qu’un simple pick-up, c’est une véritable déclaration d’intention. Dès le premier regard, il impose l’idée qu’il ne s’agit pas seulement de rouler, mais bien de partir à l’assaut de tous les terrains, de surmonter tous les défis, et surtout, de ne jamais passer inaperçu.

Plus « badass » ? Impossible !

Dès le premier coup d’œil, aucun doute, le Raptor ne laisse aucune place à la subtilité. Inspiré du légendaire F-150 américain, ce « truck » version européenne est certes un peu plus modeste que son cousin d’outre-Atlantique, mais ses proportions n’en demeurent pas moins impressionnantes pour nos routes européennes : près de 5,40 m de long, 2 m de large et presque autant de haut (1,93 m pour être précis). Les ingénieurs de Ford Performance semblent avoir eu carte blanche pour concevoir le pick-up le plus désirable du marché ! Pneus massifs, calandre surdimensionnée où trône l’inscription Ford tout aussi démesurée, allure agressive et une teinte « Option Orange » qui ne passe jamais inaperçue… Le Raptor est résolument unique.

Oubliez l’image du simple utilitaire destiné à transporter des matériaux. Certes, avec sa benne de 1,5m de long et une capacité de charge de 600 Kg, il peut remplir ce rôle mais le Ford Raptor est davantage un l’athlète prêt à découdre sur les terrains les plus accidentés.

Sous le capot : un V6 Ecoboost rugissant

Sous son capot musclé, un moteur tout aussi impressionnant : un V6 3.0 litres Ecoboost essence de 292 chevaux, propulsant les 2,5 tonnes de la bête à 100 km/h en moins de 8 secondes. Quitte à jouer la carte de la provocation, autant le faire avec panache : la ligne d’échappement est équipée de valves, partiellement ouvertes en mode Sport, pour une sonorité encore plus présente.

Mais ce n’est qu’une mise en bouche… L’apothéose vient en activant le mode « Baja ». Un message avertit que l’opération est prohibée sur route ouverte mais, si par chance, vous croisez un désert, vous pourrez profiter de clapets totalement ouverts. Là, la ligne raisonne et ronronne presque aussi bien que celle d’un vrai « truck américain ». Une invitation permanente à écraser la pédale de droite !

Les 491 Nm de couple et la suspension Fox à grand débattement transforment les accélérations en une expérience enivrante. Le Raptor se cabre, décuplant la sensation de puissance. Pierres, ornières, bosses : rien ne l’arrête. Le pick-up Ford donne l’impression de voler au dessus des flaques et des obstacles. De là à s’imaginer en pleine spéciale du Dakar aux côtés de Stéphane Peterhansel, il n’y a qu’un pas… La réalité est moins épique. Nous ne sommes que sur un chemin boueux d’une forêt normande. Qu’importe, l’illusion est parfaite, et ressentir autant de sensations en voiture est devenu trop rare pour ne pas en profiter !

Le Ford Ranger Raptor sait aussi se montrer plus docile quand il s’agit de s’aventurer hors des sentiers battus grâce à un angle d’attaque de 31° (27° de sortie) et une garde au sol de 28 cm. De quoi justifier la présence de ce marchepied massif qui, pour une fois, n’a rien d’un élément décoratif, et se révèle indispensable pour se hisser à bord sans effort.

Baroudeur, oui mais dans un certain confort !

Une fois installé, conducteurs et passagers profitent d’une vue dominante, au point de faire passer un Volvo XC90 pour un petit joueur. Si le Ford n’a pas le raffinement du suédois, il n’a pas à rougir pour autant. C’est même plutôt une bonne surprise. L’habitacle est plus raffiné qu’il n’y paraît, combinant cuir, alcantara, et touches d’orange qui rappellent la teinte extérieure.

Les sièges baquets en cuir sont confortables et offrent un bon maintient. Une interface 100% numérique avec, au centre, un imposant écran de 12 pouces positionné à la verticale. Les connaisseurs auront reconnu le système Sync 4, déjà vu sur la Mustang Mach-e. Intuitif, il permet de tout contrôler d’un geste : GPS, connectivité smartphone (avec CarPlay sans fil), ou encore les nombreux paramètres et informations liées conduite, notamment les aides dédiées au hors-piste.

Le Raptor propose sept modes de conduite, accessibles via une grande molette centrale, afin de s’adapter au terrain de jeu sur lequel il évolue. Chaque mode optimise les performances et la motricité en fonction de l’adhérence et/ou des préférences du conducteur. Fait surprenant, un mode Sport est même proposé. Mais attention à ne pas trop s’emballer. Bien que les suspensions se raffermissent et pompent (un peu) moins, transformer ce poids lourd en ballerine relève du fantasme. Les lois de la physique sont implacables, et accélérer le rythme sur le bitume, surtout avec des pneus tout-terrain, n’est pas une bonne idée. Même en mode quatre roues motrices, l’arrière a tendance à se dérober et l’avant à tirer tout droit dans les courbes trop appuyées. Quant au freinage, plus mordant ne serait pas un luxe. Heureusement, les aides électroniques veillent au grain et agissent comme une piqure de rappel pour adopter un rythme plus apaisé.

Le Raptor se révèle alors se révèle étonnamment confortable. Que ce soit pour le conducteur ou les passagers arrière, les dos-d’âne et autres imperfections de la route ne sont qu’une formalité. Imperturbable, comme il faut l’être également face à son appétit insatiable : compter au moins 15 l/100 km…

Notre avis sur le Ford Ranger Raptor : pour ceux qui refusent de se ranger !

Soyons honnêtes : à une époque où la voiture est souvent diabolisée, conduire un Raptor est presque un acte de rébellion. Ses dimensions sont totalement inadaptées à la ville, sa consommation en carburant frôle l’indécence, et son look ne fait aucune concession à la bienséance.

Mais l’audace est un art, et sur ce point, le Raptor est maître. Pour ceux qui assument ce choix, et sont prêts à débourser près de 70 000€ (TTC, hors malus qui potentiellement double le prix pour les particuliers), le sourire est garanti au volant. La version bodybuildée du Ranger de Ford est aussi et surtout, le baroud d’honneur d’une espèce appelée à disparaître dans les années à venir…

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