C’est une réflexion que l’on entend tout le temps : “les voitures sont devenues très chères”. Ah oui ? Toutes ? Et de combien ont-elles augmenté ? Auto-Moto s’est penché sur la question, en comparant les tarifs de 2019 à ceux d’aujourd’hui…
Dépollution, hybridation, électrification, amélioration constante du niveau de sécurité, développement des assistances à la conduite… Les raisons susceptibles de justifier la hausse des tarifs de nos voitures sont multiples. Et cette croissance des prix impressionne, surtout si l’on établit une moyenne des tarifs des véhicules vendus par chaque constructeur (le panier moyen), avec une part croissante de modèles hybrides, hybrides rechargeables et 100 % électriques.
Mais avec les conséquences d’une crise sanitaire planétaire et celles de conflits multiples, qui se traduisent par une forte hausse du coût des matières premières et de celui des transports, les véhicules ont vu leurs prix enfler sans même changer de nom ni d’énergie. C’est ce que nous pouvons constater en comparant certaines valeurs sûres du marché, dont une Renault Clio, une Zoe, une Peugeot 308, une Tesla Model 3 ou une BMW 320d d’aujourd’hui, avec leur équivalent de 2019. Attention, ça pique les yeux… et le compte en banque ! Surtout que le malus ne cesse d’augmenter pour les véhicules considérés comme polluants et que, dans le même temps, les conditions nécessaires à l’obtention du bonus deviennent de plus en plus restrictives.
Selon l’association Transport & Environnement, qui de son côté a analysé les tarifs des modèles les moins chers de cinq constructeurs européens, la hausse s’établit à 41 %, soit près du double du taux d’inflation sur la période. La marge des constructeurs n’est vraisemblablement pas en baisse non plus : ils sont nombreux à avoir réalisé des bénéfices records en 2022 et 2023.
Une éclaircie apparaît toutefois en ce début d’année 2024 ; pour conserver un bonus ou pour adapter les gammes en fonction des nouveaux véhicules en cours de lancement, comme chez Renault avec le Scenic, certains tarifs sont revus à la baisse, en particulier du côté des voitures “électrifiées”. La Mégane électrique, par exemple, subit des allègements allant jusqu’à 4 500 €. La Dacia Spring, désormais privée de bonus, fait fondre son tarif de 2 400 €. Chez Toyota, le prix de base de la Prius a baissé de près de 2 000 € et, chez Volkswagen, tous les modèles badgés ID (sauf le Buzz), donc 100 % électriques, ont eux-aussi vu leur prix se tasser…
2019 Renault Clio 4 – à partir de 14 100 €
Clio 2024 – à partir de 18 700 €
2019 Dacia Sandero – à partir de 8 990 €
Sandero 2024 – à partir de 11 990 €
2019 Peugeot 308 – à partir de 20 650 €
308 2024 – à partir de 29 420 €
2019 Nissan Qashqai – à partir de 22 050 €
Qashqai 2024 – à partir de 32 200 €
2019 Tesla Model 3 Grande Autonomie – à partir de 59 000 €
Model 3 Grande Autonomie 2024 – à partir de 50 990 €
2019 Volkswagen Golf – à partir de 23 630 €
Golf 2024 – à partir de 32 395 €
Nous parlons du prix d’une Golf 7 de l’été 2019, comparé à celui d’une Golf 8 (avant restylage). Son moteur de base, de 85 ch en 2019, débute désormais à 110 ch, et c’est son deuxième niveau d’équipement (Confortline, à partir de 26 800 €) qui s’approchait davantage de la version d’accès d’aujourd’hui. Le résultat indique tout de même 37 % d’augmentation, sur une voiture qui embarquait déjà il y cinq ans un écran tactile, un freinage d’urgence autonome, une climatisation et 7 airbags. Mais qui faisait l’impasse sur le maintien actif dans la voie de circulation, désormais en série. Le même calcul du côté des diesels, avec un TDI 116 à l’été 2019 (26 680 € en base) et un TDI 115 de 2024 (33 220 €) souligne une croissance du tarif de “seulement” 24,5 %.
2019 Renault Zoe 2 – à partir de 32 000 €
Zoe 2024 – à partir de 35 100 €
Même voiture, même batterie, même version : cette seconde génération de Zoe, lancée en fin d’année 2019, était proposée à la vente “sans batterie”, à 23 900 €, avec à la clé un loyer mensuel dédié à l’accumulateur. Avec sa batterie de 52 kWh, elle s’affichait en version R110 à 32 000 €, avant bonus de 7 000 €. En 2024, cette même Zoe, qui n’a pas enrichi sa dotation et n’a gagné que quelques kilomètres d’autonomie, débute à 35 100 €. Soit près de 10 % de hausse. Et elle ne peut profiter que d’un bonus de 5 000 €.
2019 BMW 320d 190 ch – à partir de 41 900 €
320d 2024 – à partir de 52 300 €
Dans l’univers des berlines routières haut de gamme capables d’enchaîner les longs parcours, la 320d faisait figure de mètre étalon. Mais le diesel, au bon vouloir de nos dirigeants, a pris du plomb dans l’aile. Et le tarif de cette 320d 190 ch, répondant au nom de code G20, a généreusement enflé entre le 1er février 2019 et aujourd’hui : + 10 400 € ! C’est cher payé pour profiter d’une Série 3 simplement restylée en 2022, qui entre temps a toutefois adopté une boîte automatique en série, une nouvelle signature lumineuse, un dispositif 48V, un équipement (un peu) enrichi et le système multimédia iDrive 8 des iX et i4.
2019 Fiat 500 – à partir de 12 690 €
Fiat 500 Hybrid 2024 – à partir de 18 700 €
Fiat 500 e 2024 – à partir de 30 400 €
2019 Audi A3 Sportback – à partir de 26 870 € TFSI 116
A3 Sportback 2024 – à partir de 35 170 €