BAS-RHIN : CE QUE L’ON SAIT DU REFUS OBTEMPéRER à SCHILTIGHEIM, PRèS DE STRASBOURG

Le policier souffre d’une fracture et de multiples entorses. Deux jours après le refus d’obtempérer devant un établissement scolaire à Schiltigheim (Bas-Rhin), où un conducteur de motocross a percuté un policier, la garde à vue du jeune homme de 17 ans a été prolongée, mardi 16 avril, a fait savoir le parquet de Strasbourg au Parisien.

Une enquête a été ouverte pour des chefs de « rodéo motorisé », « refus d’obtempérer », « violences volontaires sur personne dépositaire de l’autorité » et « délit de fuite ».

Que s’est-il passé ?

Les faits se sont déroulés ce lundi 15 avril, vers 16h30, devant le groupe scolaire Leclerc, qui regroupe une école maternelle et un collège, situé avenue du 23 Novembre à Schiltigheim. Au moment de la sortie des classes, un équipage de quatre policiers municipaux est présent « en sécurisation ».

Les agents aperçoivent une « motocross noire, moteur vrombissant » et « non homologuée », a précisé Constant Espargilière, chef de cabinet de la maire de Schiltigheim, auprès de l’AFP.

« Malgré le flux de circulation alors dense et la présence devant l’école de nombreux parents et enfants », le conducteur de la motocross, « vêtu de noir et casqué », accélère et « lève la roue avant de son véhicule », décrit la procureure de la République de Strasbourg, Yolande Renzi.

Les policiers lui demandent de s’arrêter, sans succès. Le conducteur refuse « d’obtempérer aux injonctions » et prend la fuite, selon Yolande Renzi.

Un des agents, situé un peu plus loin, se met alors en travers de la route pour l’arrêter, en faisant de grands gestes. Mais le conducteur ne ralentit pas et fonce sur l’un des policiers. Selon la procureure, il « perd le contrôle » de son engin et percute l’agent. Les deux hommes chutent au sol.

Le conducteur se relève et prend la fuite à pied, poursuivi par le policier. Il est « rapidement interpellé », ajoute la procureure.

Une enquête a-t-elle été ouverte ?

Une enquête a été ouverte par le parquet de Strasbourg pour des chefs de « rodéo motorisé », « refus d’obtempérer », « violences volontaires sur personne dépositaire de l’autorité » et « délit de fuite ». Elle a été confiée au commissariat de police de Strasbourg.

Le conducteur, inconnu des services de police, a été interpellé immédiatement après les faits, lundi 15 avril, et placé en garde à vue. Cette dernière a été prolongée, mardi 16 avril, a fait savoir la procureure.

Les investigations se poursuivent « afin de déterminer les circonstances exactes dans lesquelles les faits se sont déroulés, un des agents municipaux ayant été blessé », a-t-elle ajouté.

Le jeune homme doit « notamment s’expliquer sur le rodéo, le refus d’obtempérer et les violences commises sur le policier municipal, personne dépositaire de l’autorité publique qui tentait de l’intercepter », a résumé Yolande Renzi.

Le policier a-t-il été blessé ?

Le policier municipal, percuté par le conducteur, souffre d’une fracture du poignet gauche, d’une entorse du poignet droit, d’une entorse à la cheville et de dermabrasions. L’agent a reçu un arrêt de travail de six semaines, selon le cabinet de la mairie.

Quelles sont les réactions ?

Danielle Dambach, la maire de Schiltigheim, Danielle Dambach, a porté plainte au nom de la ville pour « violence sur personne dépositaire de l’autorité publique suivie d’incapacité supérieure à dix jours ». Dans un communiqué, elle a demandé à la justice « la plus grande fermeté ». Elle a aussi prié l’État de « mettre instamment en œuvre les moyens nécessaires à une stricte application de la loi contre les rodéos urbains ».

Le député (Renaissance) du Bas-Rhin Bruno Studer a dénoncé dans un communiqué une « agression inqualifiable » et appelé à une « réponse judiciaire de la plus grande fermeté ».

« Ces images qui s’enchaînent les unes après les autres sont insupportables ! 75 refus d’obtempérer par jour ! Combien faudra-t-il de morts ou de blessés pour prendre les mesures qui s’imposent face à cette impunité quotidienne ? », a réagi de son côté le secrétaire général du syndicat Alliance Fabien Vanhemelryck, en publiant une vidéo de l’incident sur le réseau social X (ex-Twitter).

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