OBJECTIF 10 000 SU7 ULTRA VENDUES : LE PATRON DE XIAOMI A-T-IL LA FOLIE DES GRANDEURS ?

Après un premier succès avec la SU7, Xiaomi revient en force avec la SU7 Ultra, la déclinaison ultra-performante de sa berline, qui vise le segment premium. Mais avec un prix de 110 000 euros et une concurrence féroce, le patron de Xiaomi peut-il relever ce défi ?

Lei Jun, le patron de Xiaomi, n’est pas du genre à annoncer un chiffre sans avoir une idée vraiment précise de ce que la marque peut réaliser. Même si certains de ses proches avaient douté de ses capacités à vendre plus de 70 000 exemplaires de sa première voiture électrique SU7, il avait maintenu ses prédictions plutôt élevées dans le contexte concurrentiel du marché chinois. La suite lui avait donné raison puisqu’il a dépassé tous les records de commandes, et a honoré 135 000 livraisons dans la même année.

Peut-il reproduire la même chose avec une déclinaison sportive de son modèle, vendu plus de trois fois plus cher ? Cela semble audacieux, mais Lei Jun a l’air assez confiant de pouvoir vendre au moins 10 000 exemplaires de sa Xiaomi SU7 Ultra à plus de 110 000 euros, même si le modèle s’adresse à une clientèle beaucoup plus élitiste. C’est ce qu’il a annoncé sur son compte Weibo.

Xiaomi se lance à l’assaut du haut de gamme

Le patron de Xiaomi a marqué les esprits en 2024 avec la SU7, sa première voiture électrique. Xiaomi pousse encore plus loin avec la SU7 Ultra. Ce modèle survitaminé affiche des performances hors normes : trois moteurs électriques cumulant 1 548 chevaux, un 0 à 100 km/h en moins de deux secondes et une vitesse de pointe de 350 km/h. Le tout repose sur une batterie Qilin 2.0 de 93,7 kWh offrant 630 km d’autonomie (norme chinoise) et une charge ultra-rapide de 10 à 80 % en 11 minutes.

Avec ces performances, Xiaomi veut défier les ténors des supercars, tout en conservant un prix qui reste bien moins élevé que tous les modèles importés en Chine de constructeurs comme Porsche, Ferrari ou Lamborghini.

Un pari risqué

Malgré un prix trois fois plus élevé que la version la mieux équipée de la SU7, Xiaomi vise 10 000 ventes de la SU7 Ultra en 2025. Un pari ambitieux, car le segment des véhicules électriques de luxe est déjà très disputé. Pourtant, les premières précommandes ont été encourageantes. Lei Jun avait indiqué sur Weibo que 3 680 unités avaient été réservées en 10 minutes en octobre dernier. Néanmoins, toutes les précommandes ne se concrétisent pas toujours en ventes fermes. Reste à voir si les commandes décolleront aussi vite que celles de la SU7 de base.

Xiaomi peut-il transformer cet engouement initial en succès durable ? Entre image de marque à asseoir et attentes élevées des consommateurs pour un véhicule ultra-sportif, Lei Jun joue gros : le moindre défaut sur ce modèle ultra-sportif sera impardonnable. Cela peut vite ternir l’image d’une marque fraîchement arrivée sur le marché.

Il aurait en effet été plus sage de lancer le nouveau SUV YU7, déclinaison de la berline, avant cette version Ultra. Mais Lei Jun ne veut pas choisir la facilité. S’il réussit, Xiaomi pourrait bien devenir un acteur incontournable de l’automobile électrique premium, et surtout une marque respectée par la concurrence. Les marques chinoises ont déjà compris qu’il ne fallait pas prendre Xiaomi à la légère, mais les constructeurs historiques n’ont peut-être pas encore réalisé à quel point la marque pourrait bouleverser le marché si elle s’internationalise rapidement.

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2025-02-06T13:10:13Z