POURQUOI LES HYBRIDES RECHARGEABLES POURRAIENT BIENTôT DISPARAîTRE

Depuis janvier 2025, une norme européenne bouleverse l'industrie des véhicules hybrides rechargeables. En visant à revoir les procédures d'homologation, cette réglementation met en lumière des pratiques discutables concernant les performances réelles des hybrides. 

La nouvelle norme européenne : une refonte des tests d'homologation

Cette norme, adoptée en 2024 et entrée en vigueur en janvier 2025, modifie en profondeur les critères d'évaluation des performances des véhicules hybrides rechargeables. Elle impose des tests en conditions réelles, beaucoup plus exigeantes que ceux en laboratoire, et met un terme aux données embellies concernant l'autonomie électrique ou la consommation de carburant.

Avant la réforme : une marge d'interprétation problématique

Les tests standardisés, comme le cycle WLTP (Worldwide Harmonized Light Vehicles Test Procedure), présentaient des limites importantes. En laboratoire, les hybrides rechargeables affichaient des consommations théoriques autour de 2 l/100 km. Cependant, ces chiffres ignorent les variations réelles d'utilisation : trajets courts non électrifiés ou recours excessif au moteur thermique. En pratique, la consommation réelle pouvait dépasser les 6 l/100 km, selon des études indépendantes.

Ce que change la nouvelle norme

Désormais, les constructeurs doivent prouver l'efficacité énergétique de leurs hybrides sur des cycles combinant différents types de trajets : urbains, autoroutiers et périurbains. Ces données, mesurées dans des conditions réelles, sont transmises aux organismes de certification de niveaux pour valider l'homologation.

Pourquoi cette réglementation était nécessaire ?

Les hybrides rechargeables avaient été présentés comme un compromis idéal pour la transition énergétique. Pourtant, plusieurs facteurs ont remis en question leur pertinence écologique.

  1. Des émissions bien au-delà des seuils annoncés

    Selon les rapports de 2022, les hybrides rechargeables émettaient en moyenne 100 g de CO₂/km, bien au-delà des 50 g annoncés. Cela provient en grande partie d'une utilisation majoritaire du moteur thermique, notamment en l'absence de recharge fréquente.

  2. Les subventions publiques mal ciblées

    L'Europe, via des programmes d'incitation, avaient accordé d'importants avantages fiscaux aux hybrides. Toutefois, ces modèles se révèlent parfois moins écologiques que prévu, détournant des milliards d'euros de subventions.

  3. Des attentes sociétales et environnementales croissantes

    Les consommateurs, de plus en plus informés, réclament des solutions véritablement durables. Les scandales liés aux performances réelles des hybrides ont terni leur image, forçant les institutions à agir pour restaurer la confiance.

Un impact majeur sur les constructeurs et le marché automobile

Les nouvelles normes redistribuent les cartes dans l'industrie automobile.

Coûts de production en hausse

Pour répondre aux exigences européennes, les constructeurs doivent intégrer des batteries plus performantes et reconfigurer leurs moteurs thermiques. Cela engendre une augmentation des coûts de production pouvant se répercuter sur les prix de vente.

Évolution des prix estimés des hybrides rechargeables
Avant 2025 : 30 000 à 45 000 euros
Après 2025 : 35 000 à 50 000 euros

Basculement vers les véhicules 100 % électriques

La pression réglementaire pousse de nombreux constructeurs à accélérer le développement de modèles électriques. Renault et Volkswagen, par exemple, annoncent des gammes exclusivement électriques d'ici 2030.

Conséquences sur les ventes

La fin des hybrides rechargeables est anticipée à moyen terme. Selon des experts, leurs parts de marché, qui représentaient 10 % des ventes en 2024, pourraient chuter à moins de 3 % dès 2027.

2025-01-27T14:56:08Z