Les acheteurs de voitures électriques avaient jusqu’à présent un avantage : elles échappaient à la taxe sur le poids, en raison de leurs batteries plus lourdes. Cette exception prendra bientôt fin. Le gouvernement Bayrou a inclus ces véhicules dans son dispositif de taxation, en introduisant des critères précis sur leur empreinte carbone globale, dans le cadre du budget 2025 que le Premier ministre est en passe de réussir à faire passer, après le déclenchement de l'article 49.3 ce 3 février 2025.
Le malus au poids, en vigueur depuis 2022, ne concernait jusqu’à présent que les véhicules thermiques. Son seuil de déclenchement a progressivement baissé :
Jusqu’ici épargnées, les voitures électriques ne bénéficieront plus d’une exonération totale à partir du 1ᵉʳ juillet 2026. Cependant, un abattement de 600 kg est prévu afin de compenser le poids des batteries. En clair, une voiture électrique ne paiera ce malus qu’au-delà de 2,1 tonnes. Si cette disposition épargne les petits modèles et certaines berlines, elle cible en revanche les SUV électriques grands formats, qui risquent une taxation plus élevée.
Outre le malus au poids, le malus CO2 sera, lui aussi, renforcé dans les années à venir :
Ces mesures s’inscrivent dans une volonté de taxation de plus en plus importante envers les véhicules les plus polluants et/ou lourds. Elles ne concernent pas uniquement les moteurs thermiques, mais aussi certains modèles hybrides, rechargeables et électriques, dès lors que leur empreinte carbone globale dépasse les nouveaux seuils.
Le durcissement du malus pourrait renchérir l’achat des modèles les plus lourds, notamment parmi les SUV électriques de forte autonomie. Si les citadines et compactes électriques échappent majoritairement à cette surtaxe, les grandes berlines et SUV premium sont directement visés.
Pour les constructeurs automobiles, cette nouvelle taxation réoriente les priorités :
Les experts de Mobilians, qui représentent la filière automobile, alertent sur un risque de ralentissement des ventes en raison de l’augmentation des coûts pour les consommateurs. Selon une étude du cabinet Dataneo, 77 % des véhicules vendus en 2027 seront frappés par un malus, contre 66 % en 2025, et 72 % en 2026.
Face à ces durcissements fiscaux, les acheteurs auront plusieurs options :
Les constructeurs européens sont également sous pression pour développer des technologies moins énergivores, tout en répondant aux attentes des consommateurs en termes d’autonomie et de confort. La fin progressive des aides à l’achat, couplée au malus renforcé, risque de freiner la dynamique du marché électrique en France.
2025-02-04T08:14:40Z