LES VOITURES ACCESSIBLES ONT PRESQUE TOUTES DISPARU !
L'inflation dans l'automobile ne touche pas que le prix des énergies, elle touche aussi et surtout le prix de nos véhicules. La preuve dans ce qui suit.
Que la Fiat Panda soit désormais proposée à partir de 15 900 €, la pilule est difficile à avaler, surtout pour un véhicule dont les entrailles datent du début des années 2010, et même des années 2000 si on prend en compte le temps de sa conception. L'italienne n'est pas hélas la seule à avoir pris la grosse tête niveau tarifs. Si, à sa sortie, les prix de la Toyota Aygo X avaient de quoi faire bondir, les cousines Hyundai i10 et Kia Picanto ont suivi le même chemin. C'est simple, les mini-citadines dépassent toutes dorénavant la barre des 15 000 €, toutes sans exception. Alors que le pouvoir d'achat est sur les lèvres de tous les Français, cette tendance est inquiétante... mais vraiment inéluctable ?
La norme GSR II comme principale responsable
Cette inflation s'explique par plusieurs facteurs, et notamment la sévérisation des normes antipollution et de sécurité. Le dernier exemple en date, c'est l'application ce 7 juillet de la deuxième phase de la norme GSR II imposant aux constructeurs d'équiper tous leurs véhicules d'un grand nombre d'équipements de sécurité... plus ou moins utiles. La vénérable Fiat Panda, malgré ses 13 ans d'âge, dispose désormais d'un régulateur de vitesse, d'une aide au freinage d'urgence ou d'une alerte de somnolence.
La mise à jour pour respecter la norme GSR II coûtant de l'argent, de nombreux constructeurs ont décidé de ne pas mettre à jour les véhicules qui devaient être dotés des dernières technologies imposées. Dans la catégorie des citadines, les deux exemples fréquemment cités sont les Renault Twingo et Zoé. Si la deuxième était en fin de vie et a été remplacée depuis par la Renault 5 E-Tech, la deuxième aurait pu être conservée - au moins en électrique - en attendant qu'arrive sa remplaçante prévue pour 2026. D'ailleurs, le leasing social a fait qu'elle a connu une excellente fin de carrière. Qu'importe, Renault a estimé que la mise à jour n'était pas rentable.
Une seule nouvelle entrée dans la catégorie des voitures de moins de 15 000 € en 2024
Et pourtant, il existe encore deux contre-exemples dans la production automobile actuelle. La première, vous la connaissez bien, c'est la Dacia Sandero. Malgré l'ajout des nouveaux équipements obligatoires en ce mois de juillet, l'inflation a été contenue à 100 €. Mieux, dans sa version d'entrée de gamme, le tarif n'a pas bougé d'un iota, la citadine roumaine démarre toujours sous les 12 000 €. C'est la preuve qu'il est possible de passer la norme GSR II sans trop toucher aux prix.
L'autre exception qui confirme la règle, c'est la Citroën C3. Avec sa motorisation thermique essence de 100 ch et en finition de base avec un équipement amplement suffisant (clim' notamment), la plus petite des vraies voitures Citroën (on met de côté ainsi l'Ami qui est un quadricyle) ne coûte que 14 990 €. C'est moins cher que celle qu'elle remplace. Voilà à date les deux seules voitures à être encore proposée sous les 15 000 € en France.
La Grande Panda pourrait compléter cette liste aujourd'hui bien limitée. C'est qu'elle est étroitement dérivée de la C3 et profite des mêmes solutions techniques basiques (rappelons à ce titre que la C3 européenne est une grosse évolution de la C3 indienne) qui ont permis de tirer les prix vers le bas. Et à la différence de la petite Panda, elle a l'avantage d'être produite comme la C3 dans un pays d'Europe de l'Est, en Serbie en l'occurrence, ce qui permet de faire baisser l'addition. A l'opposé, la Panda "Classic" est assemblée en Italie, et le coût de la main d'œuvre se répercute dans le prix.
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